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Quand la mamm' d'Oxymoron quitta
le monde des ploucs(traduisez humains) pour s'en aller
rejoindre les siens dans le pays des Kissonplulà elle décida de ne pas laisser
son benêt de fils dans l'ignorance et se mit à lui
envoyer des mails par esprit interposé. Oxymoron était
un peu médium quand il n'était pas à repriser
ses chaussettes. C'est ainsi que de temps à autre
sa mamm' lui envoya quelques impressions depuis les berges
du pays des Kissonplulà.(traduisez hors univers)
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J’ai vu. J’ai vu à l’intérieur
des gens. J’ai senti les pensées. J’ai
eu du chagrin et je n’ai pu communiquer ma peine qu’à toi,
car tu étais seul à me percevoir. Tous ces
doutes que j’avais dans le passé ; j’étais
dans l’erreur. Je me suis retrouvée très
haut dans le ciel et en même temps j’étais
là avec vous dans la pièce pendant ma crémation.
Tout prés de moi il y avait des êtres
merveilleux. Malgré leur présence je me sentais
seule. Je ne les connaissais pas et ils étaient discrets.
Comme c’est étrange ! En fait, je pensais
que je rêvais, que j’allais me réveiller.
Je ne me souviens pas de quoi que ce soit. Je me suis endormie à l’hôpital
avec la piqûre, les médecins ; et puis
je me suis réveillée dans le ciel alors qu’en
bas mon corps brûlait. Entre temps, je ne sais pas.
J’ai vu, j’ai vu ceux qui m’entouraient.
Je leur pardonne. C’est la grande lumière qui
me l’a demandé et elle est si douce, si belle
cette lumière. Je me sens bien, reposée. Ensuite
je suis revenue dans ma maison, pourtant j’étais
toujours la-haut, puis je suis venue te voir, mais j’étais
toujours la-haut, comme en ce moment je te vois dans ton
bureau, pourtant je n’y suis pas. D’ici on voit
les bougies qui brûlent, les êtres tout blancs
se dirigent vers ces bougies. Ils observent et repartent.
J’ai l’impression d’être ici depuis
très longtemps. Je sais que je ne vais pas pouvoir
rester dans cet endroit. Bientôt il me faudra partir.
On m’a dit que c’était mieux ailleurs,
qu’il y avait des fruits délicieux à volonté.
J’ai envie d’y aller mais en même temps
j’hésite car je ne te verrai plus. C’est
un déchirement pour moi que devoir suivre l’ange.
Un ange ! Je croyais que cela n’existait pas,
que c’était une invention pour les enfants.
Mais ça existe ! J’aurais peut-être
du t’écouter mais bon, ici on apprend tout d’un
seul coup. Enfin je crois. On me dit que non, que je ne connais
rien de Dieu et de son œuvre. Oui c’est vrai.
Tout ce que je sais maintenant c’est ce que je vis.
Tu te rends compte ? Je vis ! Moi qui avais peur
de mourir ! Je vis et je suis mieux qu’avant.
C’est bizarre, je ne regrette pas la télévision.
Au contraire. Je ne comprends pas pourquoi je la regardais
autant. Hier j’ai vu des milliers de gens la regarder
et j’ai vu tous ces fils de couleurs ; j’ai
vu que cela les perturbait beaucoup, que cela leur faisait
du mal et qu’ils ne le savaient même pas. On
apprend avec ses mains ! C’est ce qu’on
me dit. Je me sens si légère, c’est mon âme.
Pourtant c’est curieux je vois toujours mon corps.
Tu as raison de suivre ton idée de la grande lumière. C’est
comme une boule avec à l’intérieur des
mots et des gens. Tout est bien ainsi. Etre croyant ou incroyant,
ici c’est la même chose. On m’a dit :
le croyant prie son Dieu le non croyant son non-Dieu. Tous
espèrent, en entassant de fausses données bruyantes.
Pour passer en au-delà il faut être libre et
surtout avoir réglé ses problèmes avec
soi et pour les autres. La liberté et le pardon sont
les deux notions les plus dures d’accès. Tout
le monde ici chute à cause de cela. Il faut que je
franchisse la porte pour quitter le bas astral car il y a
des gens très nuisibles. Il faut passer vite. Beaucoup
de choses vivant sous terre viennent des mondes obscurs.
Mais la plupart vivent en astral et d’autres plus encore
en dessous de la zone matière. Ensuite il y aura une
autre porte. On me dit celle qu’on prend toute seule.
Je ne comprends pas mais l’on me dit : aucune
importance. En bas il comprendra. Je suis obligée
de partir. Peut-être à bientôt ! Mamm’
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Tu vois j’avais raison de dire que les prières
ne servent à rien. On me dit non. Il y a un problème.
Les prières servent de contact avec ce monde là,
elles apportent des réponses et des solutions. Mais
pas les messes, tout ce tintouin. Ah donc j’avais
un peu raison. Il faut que je parte, on m’attend.
J’hésite car je sais qu’après
ce ne sera plus pareil. Mais je sais qu’il faut partir
avec ces étrangers. Ils sont si beaux, si bon. J’ai
compris qu’ils étaient mes accompagnateurs
vers la lumière. Ils me disent que j’ai réussi
mon passage sur Terre et qu’ils m’emmènent
dans un endroit où je vais me reposer et que là je
verrai tout mon passé ; que je pourrais recommencer
des choses si je veux améliorer ma forme et ma couleur.
Mais j’aurai le choix. La mort est une illusion.
Au bout de la mort il y a toujours nous. On croit qu’on
quitte un corps et on retrouve le même à l’identique.
Sauf que c’est différent ! On est séparé de
ceux qu’on connaissait. J’ai envie d’aller
visiter l’univers. Je demande un sursis. On me dit
non ! Je fais une erreur. Tiens, toi aussi tu fais
une erreur. Une erreur au sujet de ce qu’il y a derrière
la porte. La porte c’est comme un couperet. Elle
sépare le monde dans le temps. La deuxième
porte ramène au monde du temps mais quelquefois
c’est si long qu’il n’y a plus personne
dans le temps. Quelquefois c’est très court
aussi, ça dépend du choix. Mamm’
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C’est incroyable toutes ces fautes que l’on
commet, tous ces aveux que l’on doit se faire à soi-même
et à son ange pour être ensuite capable de
pardonner aux autres et surtout pour être capable
de comprendre. J’ai revu mon dernier mari, je n’avais
pas compris mes erreurs. Il est bien ici, si calme, si
détendu, si reposé. Puis j’ai revu
le premier. On a fait la mise au point. Les vacances que
l’on m’avait promises ont été de
courtes durées puisque pour eux c’est le temps
de régler ses comptes avec soi-même. Ensuite
simplement on est libre. Mais pas libre de faire ce que
l’on veut. Libre d’apprendre à se détacher
de tout ce que l’on croyait solide, réel,
important. Libre de suivre une idée futile. Qu’est-ce
que cela veut dire ? Alors les gens sont bloqués
ici. Ils n’y arrivent pas. Et je n’y arrive
pas non plus parce que je ne sais pas ce qu’ils
entendent par idée futile. On nous dit de retrouver
notre âme d’enfant. Il ne s’agit pas
de penser ou d’agir comme des enfants mais d’agir
et de penser avec une âme d’enfant qui a réglé ses
problèmes d’adulte. Vois-tu, c’est très
difficile ça ! En fait, on nous dit que l’âme
durant la vie ne grandit pas. Elle reste toujours enfant.
C’est le corps qui grandit et transmet à l’âme
d’enfant son savoir d’adulte. Mais ici, l’âme
ne peut grandir tant qu’elle n’a pas enlevé le
superflu qui la bloque. Eh bien, nous ne savons pas le
faire. Alors on reste là dans ce que sur Terre vous
appelez l’astral. Il faut oublier son rôle,
déposer les armes, sortir de sa prison et ne partir
qu’avec son parchemin et les ailes aux pieds. Voilà l’énigme
qu’on nous répète sans cesse. Mais
bien peu ici la comprenne. Je dois m’en aller, la
lumière commence à éclairer trop
fort. Mamm’
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La sécurité est une prison. Pourtant, tout
le monde se met des barreaux ; il faut dire que la
prison est délicieuse pour l’oisiveté.
En bas, les gens s’intéressent à des
choses qui n’ont aucun sens et passent ainsi à côté de
l’essentiel. Les unions qu’on fait sur Terre
ont peu d’importance. Ici, j’ai rencontré quelqu’un.
En fait, c’est pas quelqu’un. On a tout à faire
maintenant. Mais le chemin est long, difficile parfois.
On nous dit que ce sera plus simple de déposer nos
bagages. Nous n’avons pas de valises !? Il y
a quelques instants ou très longtemps, je ne sais
pas ce qu’il faut dire quand il s’agit du temps,
une colonne de gens est passé devant nous. Ils sautaient,
chantaient, dansaient, riaient et allaient très
vite. Nous, on a l’impression de peser une tonne ;
on a du mal à bouger. Mais on avance quand même.
Lorsque je dis que nous n’avons pas de valises c’est
parce que tout le monde autour de moi et même moi,
nous ne sommes pas encombrés de souvenirs qui nous
feraient regretter la Terre. Au contraire. On a tous envie
de savoir ce qu’il y a devant. J’ai demandé s’il
fallait que j’arrête de te parler pour être
plus libre. On m’a dit que cela ne changerait strictement
rien. Peut-être même le contraire. Donc voilà,
il y a des moments où l’on ne comprend pas
vraiment ce qu’ils veulent dire par être
libre et sans bagages. Mamm’
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Tout est si beau ici. La Terre ne nous manque pas. Il
s’agit
donc de quelque chose en nous qu’il nous faut développer.
Mais quoi ? Cela reste encore un mystère pour
tout le groupe. En plus on ne sait pas où on est.
Nous marchons dans une sorte de vallée qui pourrait
ressembler à la Terre. Sauf que tout est lumineux
! Les fleurs, les arbres nous sont inconnus et curieusement
vivants, conscients. De nombreux animaux flânent.
Ils sont beaux, tranquilles. On y croise des biches et
des lions qui dorment ensemble. Il y a aussi beaucoup de
chevaux. Pas de chats ou de chiens. Sauf ceux qui n’ont
pas de maître. Mais c’est rare car ceux là sont
recueillis par d’autres. Dans le groupe il y a un
monsieur avec son chien. Ils sont morts tous les deux dans
le même accident. Ils marchent cote à cote.
Il n’est pas besoin de maison là où nous
sommes. Il n’y a pas de nuit, nous ne sommes pas
fatigués et personne n’a ni faim ni soif.
Nous sentons que ce qui nous semble de l’air est
en fait de la lumière qui nous nourrit et nous désaltère
sans cesse. C’est clair on ne sait pas utiliser ce
nouveau corps. Il ressemble trop à l’ancien.
On nous dit qu’on l’utilise mécaniquement,
encore à la manière de notre ancien corps.
Pour l’instant on ne sait pas faire autrement. Notre
marche sert à apprendre à faire différemment. Mamm'
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